Delvau, 1866 : Être disposé à dénoncer ses complices ; être sur le point de faire des révélations, — dans l’argot des voleurs qui veulent manger le morceau.
Rigaud, 1881 : Trahir, dénoncer, — dans le jargon des voleurs.
La Rue, 1894 : Dénoncer. Trahir. Mettre à table. Donner une part.
France, 1907 : Commencer à avouer, dénoncer. Voir Moutonner. C’est généralement à table, au dessert, que ce font les coïncidences, les aveux.
Toute l’habileté de l’agent est de se montrer avec le malfaiteur un copain qui comprend très bien la situation et qui est à cent lieues de s’indigner des crimes commis par son convive.
Il n’inspirerait qu’une confiance relative à celui qu’il veut faire avouer, l’homme de police appartenant à l’armée du Salut, qui commencerait par dire :
« Malheureux, le crime que vous avez commis est infâme ! Demandez pardon à Dieu et aux hommes ! »
L’agent, tout au contraire, doit procéder avec un mépris complet de la morale.
— Eh bien, mon vieux, dit-il, pourquoi que tu ne dis pas la vérité ? C’est toi qui as fait le coup ! tout le monde le sait, et puis, tu n’en mourras pas ! Avoue donc, c’est bien plus malin ; il n’y a rien de meilleur pour les circonstances atténuantes. Allons, un peu de courage, mets-toi à table.
(Mémoires de M. Goron)